mardi 22 janvier 2008
Des femmes Mapuche s’adressent au gouvernement
Le réseau des Femmes Mapuche de la Ñuke Mapu regroupant une trentaine de dirigeantes de divers territoires s’est réuni avec la nouvelle intendante de la neuvième région Nora Barrientos, à laquelle elles ont fait part de leur « douleur et de leur déception » quant au traitement infligé à Patricia Troncoso. Elles ont également fait référence à Matias Catrileo, assassiné par la police chilienne il y a trois semaines : «Il est douloureux de voir que des jeunes doivent perdre la vie pour leur idéal d’un monde meilleur ».
Mirta Nancuan, représentante Lafkenche a fait part de « l’angoisse et de la douleur des femmes Mapuche face au harcèlement quotidien dont souffre notre peuple ».
dimanche 20 janvier 2008
L’Evêque de Chillán visite Patricia et critique durement le gouvernement
L’Evêque de Chillán, Carlos Pellergrín a déclaré hier que l’État chilien avait fait une erreur en transférant Patricia Troncoso à Chillán : « Ce genre de décision n’est pas sage, je crois que ce n’est pas prudent, et je pèse mes mots, je crois que l’État se trompe et qu’il devrait écouter cette cause qui contient en elle beaucoup de justice ». « Il y a beaucoup de discrimination envers les Mapuche, et un acte comme celui-ci, la grève de la faim, est une forme pacifique, bien qu’extrême, de dénoncer la difficile situation qui est la leur ».
Au sortir de sa visite à Patricia, l’évêque a déclaré : « Je sens que c’est une femme d’une énorme force spirituelle ».
Le sénateur Alejandro Navarro pour sa part a déclaré que le sous-secrétaire du ministre de l’intérieur, Felipe Harboe, avait trompé la famille Troncoso en transférant Patricia à Chillán sous prétexte qu’elle y a ses racines familiales, alors que les visites de sa famille ont été suspendues. Il a également déclaré que si Harboe était réellement intéressé par l’état de santé de Patricia, il l’aurait fait transférer à Santiago qui seule compte avec les équipements sanitaires pour traiter un cas de cette gravité. Navarro s’est également adressé au ministre de la Justice Carlos Maldonado qu’il tiendra pour personnellement responsable si Patricia en venait à mourir. Il l’accuse d’agir avec indolence et inefficacité et que la seule chose qui lui importe est de « provoquer le moins de convulsions politiques possible face à la mort imminente de la Chepa ».
vendredi 18 janvier 2008
100 jours de grève de la faim pour Patricia
Patricia Troncoso entame aujourd’hui son centième jour de grève de la faim. Le docteur Luis Ravanal Zepeda, médecin légiste, affirme que la gréviste de la faim est entrée dans une phase accélérée de risque vital.
Ravanal, conjointement au président de la Centrale unique des travailleurs (CUT), à la présidente du Regroupement des familles des détenus et disparus et une dizaine de d’organisations mapuche ont demandé l’indulgence de Michelle Bachelet.
Le médecin affirme que les risques de séquelles irréversibles sont très élevés.
jeudi 17 janvier 2008
Déclaration de la famille de Patricia
« Nous avons été témoins du fait que Patricia se trouve dans un état très faible, qui s’est encore aggravé en raison de son transfert à Chillán. Elle s’est évanouie une première fois au départ de Temuco, puis une nouvelle fois dans l’avion. L’isolement forcé de ses compagnons prisonniers mapuche constitue en soi une atteinte à son état de santé. Il nous apparaît clairement que son transfert à l’hôpital de Chillán est un prétexte pour la mettre à l’écart et étouffer son cas. Il faut ajouter que cette décision a été prise contre l’avis de Patricia, et sans aucune consultation de sa famille ».
«Contrairement à ce qui a été dit dans les médias, presse et télévision, Patricia n’a jamais été favorable à un transfert à Chillán, et sa famille n’en ont à aucun moment fait ce type de demande qui n’a d’autre conséquences que l’aggravation de sa santé. À partir d’aujourd’hui, la gendarmerie lui interdit toute visite. L’isolement de sa famille et la disproportion de l’effrayant appareil sécuritaire qui l’entoure n’ont d’autre objectif que diminuer son moral».
«Nous exigeons du gouvernement des conditions humaines pour Patricia, ainsi que son transfert urgent à un hôpital de Santiago avec les soins à même de garantir son maintient en vie. Nous ne cesserons jamais de proclamer la vérité, et de réclamer pour la vie de Patricia».
«Nous exigeons le transfert immédiat de Patricia à Santiago ! »
Famille Troncoso Robles
Réseau de soutient des organisations sociales et politiques de Chillán.
L'avocat du père de Patricia accuse Michelle Bachelet
L'avocat du père de Patricia Troncoso présente « un recours de protection » conte Michelle Bachelet à la cours d’appel de Santiago.
Hugo Gutiérrez, considère que « l’ultime responsabilité de ce qui se passe actuellement en relation à l’état de santé de Patricia, son intégrité physique et psychique, et avec sa vie en définitive, est la responsabilité d’un gouvernement qui ne prend pas de décisions pour résoudre la problématique qui affecte les prisonniers politiques mapuche, et sans aucun doute dans ce cas, la première comme l’ultime responsabilité est celle de la Présidente de la république ».
Selon lui, son transfert de Temuco, où elle était hospitalisée, vers un autre hôpital à Chillan constitue une décision arbitraire et illégale car elle met sa vie en danger de façon directe.
Le père de Patricia a confirmé que pendant tout le temps qu’a duré la grève de la faim de sa fille, aucun représentant du gouvernement ne l’avait approché pour lui proposer une solution.
Patricia Troncoso depuis l’hopital de Angol
À mon cher peuple mapuche, à tous les peuples exploités et opprimés :
Ici, je me trouve à lutter contre l’état oppresseur, tous comme vous autres.
Chaque jour, chaque nuit, non avec ma propre force, mais la force et la poigne que vous mêmes m’avez donné.
Chers lamien, de quoi peut-on nous accuser ? De quoi sommes nous coupables, si nous n’avons fait que chercher la justice, celle que l’envahisseur nous a toujours niée ?
De quoi nous accuse-t-on alors ? De pas concéder à la souveraineté de celui qui aujourd’hui nous frappes, nous assassine, nous emprisonne.
Aucun d’entre nous n’a pas perdu la mémoire.
Chacun a résisté au fil des années à l’exploitation et au pillage.
Chacun de nous continue de sentir en son fort intérieur, la voix de son grand-père, de sa grand-mère qui nous ont raconté le saccage.
Chacun de nous a aujourd’hui une raison de continuer à résister et à lutter. Avec la bravoure des anciens kona, avec leur loyauté, leur vaillance et aussi leur savoir.
Chacun de nous endosse une responsabilité, celle défendre à tous ceux qui généreusement luttent pour soutenir le peuple mapuche, aux communautés, et à tous le peuple, pauvre et exploité.
Courage, continuons de l’avant, plus unis que jamais pour défendre notre droit à la terre et à la liberté.
Weuwain pu lamien, Newen pu lamien.
Là où pousse le coligues, d’autres coligues pousserons, si l’en tombe un, dix se lèveront.
AMULEPE TAIÑ WEICHAN
MARRICHIWEU
Lamien Chepa.
Depuis l’hopital de Angol.
dimanche 13 janvier 2008
Le père de Patricia Troncoso craint pour la vie de sa fille
Le père de Patricia est très préoccupé par la santé de sa fille et par les constants transferts auxquels la soumette les autorités qui ne font qu’aggraver son état déjà critique à 90 jours de grève de la faim.
Patricia est littéralement trimbalée d’un lieu à l’autre. À ces souffrances s’ajoute le fait de ne jamais savoir quand elle va être transférée, les autorités pénitentiaires n’ayant cesse de modifier la date et l’heure.
Patricia est en grève de la faim depuis le 10 octobre pour protester contre sa condamnation à 10 ans de prison sous le biais de lois antiterroristes pinochistes pour l’incendie d’une concession d’exploitation forestière en 2001 et pour lequel elle clame toujours son innocence.
Elle a perdu 26 kilos et a d’ors et déjà des séquelles probablement irréversibles. Elle a déclaré que sa décision de poursuivre la grève de la faim jusqu’au bout est irréversible.
jeudi 10 janvier 2008
Patricia Troncoso est transférée à l’hôpital de Angol
Patricia Troncoso est transférée à l’hôpital de Angol
87 jours en grève de la faim.
L’association mapuche Kilapan déclare que « Michelle Bachelet fait face à la plus longue grève de la faim de l’histoire du Chili, dans une indifférence immorale, laissant Patricia dans sa lente agonie, se livrant à un féminicide d’État. De la table de concertation promise par la Présidente, on a plus jamais rien su… ».
Vidéo du transfert de Patricia :
http://es.youtube.com/watch?v=26ksLOJ37kQ
www.kilapan.entodaspartes.net
lundi 7 janvier 2008
Lettre ouverte de Patricia Troncoso
A mon cher peuple, à chacun de mes chers lamuen, aux mamans de Matias et d’Alex :
Je veux exprimer ma plus profonde tristesse pour la mort du Weichafe Matias Catrileo Quezada. Notre lamuen a offert la générosité de sa jeunesse et de chacune de ses vertus, qu’il n’a pas hésité à mettre au service de son peuple.
Aujourd’hui est un jour de deuil, non seulement pour le peuple Mapuche, mais aussi pour tous les autres peuples qui veulent briser les chaînes de l’oppression du système économique immoral et inhumain, celui-ci qui nous soumet, qui nous appauvris et qui nous exploite.
Matias, tout comme Alex Lemun, que j’ai connus tous les deux, sont l’exemple que notre peuple doit se doit de continuer de nourrir, qu’il doit se lever à nouveau et se défendre. Chacun de nous sommes responsables du futur de la lutte de notre peuple, nous sommes ceux qui ont participé à retrouver l’espoir d’un futur meilleur pour nos jeunes et nos enfants.
Chaque prisonnier politique Mapuche témoigne au quotidien que cette lutte n’est pas celle de quelque uns, mais de tous et que la terre retrouve la vie de ceux à qui elle a donné naissance.
Merci lamuen Matias Catrileo, merci Alex Lemun. Votre lutte est un exemple de valeur et de loyauté à la terre et à ses gens.
Patricia Troncoso Robles
(Depuis l’hopital de Angol, à 86 jours de grève de la faim)
Patricia Troncoso hospitalisée dans un état critique
Alors que le peuple mapuche porte le deuil de l’assassinat de Matias Catrileo, Patricia Troncoso, en grève de la faim depuis maintenant 87 jours a été transférée à l’hôpital de Angol après avoir perdu connaissance en prison. Patricia a perdu 25 kilos depuis le début de sa grève de la faim. Avant de perdre connaissance Patricia dans un communiqué diffusé sur la radio Bio-Bio qu’elle « maintiendrait sa lutte jusqu’au bout ». Elle a également fait référence à Matias Catrileo dont la mort, « tout comme celle d’Alex Lemun, connaîtra un jour justice ».
Une partie du monde politique chilien a vivement critiqué le mutisme du gouvernement de Michelle Bachelet. Le sénateur Alejandro Navarro (PS) le tient pour responsable de la situation actuelle : « Patricia est en train de mourir, et il est vrai que le gouvernement chilien la laisse mourir ».
dimanche 6 janvier 2008
samedi 5 janvier 2008
Entre la douleur et la colère
Tout au long de la journée du 4 janvier 2008 les manifestations se sont multipliées dans la capitale et le sud du Chili, dans un climat de tension extrême. L’information a fait la une des journaux télévisés. Des manifestations regroupant de milliers de personnes se sont déroulées à Vilcun, Santiago, Conception, Temuco, Chillan entre autres. Dans la capitale, une manifestation s’est rendue, à la mi-journée, face au palais de la Moneda et a été violemment réprimée.
Aux cris « d’assassins », « Matias présent », les manifestants, au milieu des affrontements avec les forces de police, ont répandu un colorant rouge dans les bassins du palais présidentiel pour simuler une immense tâche de sang. Des centaines d’effectifs de police montée et à moto ont quadrillé les alentours de la Moneda, et de nombreux manifestants ont été détenus. A Conception, tout au long de la journée, des centaines de personnes ont rendu un dernier hommage à Matias Catrileo. La famille d’Alex Lemun, présente sur les lieux, a accompagné la famille de Matias.
Le père d’Alex visiblement submergé par l’émotion, n’a pu répondre aux journaliste et en pleurant a déclaré « revivre tout ça, je sais ce qu’est perdre un enfant, c’est terrible, je ne comprends pas », pour sa part, la mère de Mathias a fait une déclaration publique affirmant que sa famille était convaincue de la culpabilité des forces de polices et a terminer son intervention en disant « ils ont tiré sur des jeunes qui n’étaient armés que de leur idéal ».
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jeudi 3 janvier 2008
Un jeune Mapuche meurt de nouveau sous les balles de la police
Matías Catrileo Quezada, 22 ans, étudiant en agronomie à l’Université de la Frontera de Temuco a été tué ce matin après avoir reçu une rafale de mitraillette alors qu’il participait à l’occupation de terres revendiquées par des Mapuche sur le lot Santa Margarita de la commune de Vilcun. Une trentaine de Mapuche occupaient ces terres propriété légale du latifundiste Jorge Lushsinger où, après qu’ils aient commencé à incendier quelques ballots de paille, les forces de police ouvrirent le feu sans sommation. Selon les premières informations Matías aurait reçu une balle dans le dos qui lui aurait transpercé un poumon. La tension est à son comble dans ce secteur situé à une vingtaine de kilomètres de Temuco désormais sous haute surveillance policière dans l’attente de l’arrivée du juge chargé de l’enquête.
Selon un flash spécial de la télévision TVN, ce matin à 10 heures, le corps de Matías aurait été emporté par les Mapuche qui refusent de le restituer aux autorités, déclarant qu’ils n’ont aucune confiance dans la justice chilienne. Ils ont déclaré qu’ils ne restitueraient le corps qu’après l’intervention de l’évêque de la neuvième région, Camilo Vial qui s’est engagé dans les négociations pour la libération des prisonniers politiques et qu’ils n’accepteront de médiation qu’avec l’Église catholique.
Le secrétaire de l’intérieur Felipe Harboe a, pour sa part, lancé un appel au calme et insisté pour que soit restitué le corps de Matías, ajoutant que «dans un état de droit il est impossible de nier la remise d’un corps», corps qui selon Harboe se trouverait actuellement dans une école de la zone de Vilcun.
La présidente Michelle Bachelet interviewée ce matin a déclaré n’avoir aucune information sur les faits et que le cas relevait du ministère de l’intérieur.
Cet incident dramatique intervient alors que Patricia Troncoso, prisonnière politique mapuche, entame son 80 ème jour de grève de la faim et présente une aggravation de son état de santé jugé extrêmement préoccupante selon les médecins qui la surveillent.
vendredi 28 décembre 2007
Héctor Llaitul suspend la grève de la faim
Le dirigeant de la Coordination Arauco-Malleco s’adresse "au peuple mapuche, au peuples du Chili et du reste du monde" :
Aujourd’hui dimanche 30 décembre, n’ayant d’autre alternative sinon la mort, je mets fin à la grève de la faim que nous avons commencé le 10 octobre de cette année, assumant 81 jours sans ingérer d’aliments, ayant pour conséquence une perte de 26 kilos, et de probables séquelles physiques. J’assume cette décision à la sollicitude de mes plus proches êtres aimés, de mon organisation, et de tous les lonkos qui ont dirigé d’importants processus de lutte, afin de préserver ma santé pour des exigences futures.
Le gouvernement n’a fait aucun cas de nos revendications, bien qu’il s’agisse de la grève de la faim la plus longue de l’histoire du Chili. (...) Que cela se sache dans le monde entier : l’État chilien agit avec cruauté à l’encontre du peuple mapuche et que sa seule volonté politique n’a cessé d’être de nous réprimer et vulnérabiliser tous nos droits politiques, territoriaux et humains.
Depuis la prison de Angol
Hèctor LLaitul Carrillanca
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samedi 15 décembre 2007
Trois des prisonniers déposent la grève de la faim
vendredi 14 décembre 2007
Michelle Bachelet préfère Antonio Banderas
Près de deux semaines se sont écoulées depuis que le Ministre de l’intérieur se soit engagé auprès du juge Guzman à désigner un médiateur pour négocier une sortie politique à la grève de la faim des prisonniers politiques mapuche. On attend toujours ce médiateur alors que le gouvernement Bachelet se terre dans un mutisme total.
Acculée qu’elle soit par les nombreuses crises sociales qui affectent son pays, la Présidente a néanmoins trouvé le temps de recevoir à dîner l’acteur Antonio Banderas, actuellement en tournée sud-américaine pour la promotion d’un parfum portant son nom. L’acteur, accompagné de son épouse Mélanie Griffith s’est prêté sans retenue à l’habituel tapage médiatico-publicitaire dont la presse chilienne est tant friande.
Après s’être fendu d’éloges sur la politique « sociale » du gouvernement de son hôtesse, le couple s’est vu offrir un magnifique... poncho mapuche. La presse ne dit pas si au cours de ce somptueux repas Banderas a pu être informé de la grève de la faim de prisonniers mapuche.
Michelle Bachelet n’innove pas vraiment puisque son prédécesseur Ricardo Lagos avait déjà offert ce présent à George Bush lors du sommet de l’APEC en 2004.
Le Dalai Lama en revanche n’a pas eu droit à tant d’honneur. Lors de sa visite apolitique au Chili en mai 2006, l’ancien prix Nobel de la paix avait demandé une entrevue avec Michelle Bachelet, qui lui avait été refusée en raison de l’agenda trop chargé de la Présidente. Pas de poncho pour le Dalai Lama donc.
Comme le dit souvent Michelle Bachelet, « le Chili à ses priorités ». Entendez : un certain mauvais goût pour le clinquant.
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jeudi 29 novembre 2007
L’ancien juge Guzmán adresse une virulente critique au gouvernement Bachelet sur la question mapuche
L’ex-juge Juan Guzmán, responsable de l’arrestation du dictateur Pinochet en 1998, s’est réuni ce mercredi avec le Ministre de l’intérieur, Belisario Velasco pour s’entretenir sur le sort des prisonniers politiques mapuche en grève de la faim. Guzmán lui a demandé que le gouvernement évalue la possibilité de présenter une motion permettant l'amnistie générale des prisonniers politiques mapuche accusés de conduite terroriste. Il a également demandé d'obtenir une entrevue avec Michelle Bachelet au plus vite. Le Ministre ne s’est pas prononcé sur l’évaluation d’une éventuelle amnistie. Il s’est seulement engagé à désigner un médiateur dans les 48 heures pour négocier avec les prisonniers un abandon de leur grève de la faim.
Juan Guzmán adresse une virulente critique au gouvernement Bachelet dans le journal La Nación : «La lutte des Mapuche est politique, et de ce fait, comme on le faisait pendant la dictature, on fabrique de toutes pièces des délits pour les criminaliser». Il ajoute que les Mapuche ne font «que poursuivre l’accomplissement des promesses qui leur ont été faites par les gouvernements précédents».
Selon lui, le gouvernement de Michelle Bachelet a intensifié le scénario de criminalisation qu’il a hérité du précédent gouvernement de Rigardo Lagos : «Il est certain que depuis le début du mandat de Michelle Bachelet, la répression, le harcèlement et la persécution politique contre les communautés mapuche, ses membres et ses dirigeants s’est intensifiée. De plus, ils n’ont pas été seulement victimes de la persécution policière, mais aussi de celle des préfets, conformément à la Loi sur les conduites terroristes».
Il insiste sur la situation des prisonniers politiques mapuche en grève de la faim qui selon lui «représente une discrimination ouverte et une façon de manipuler la Loi pour les tenir bâillonnés, perpétrant ainsi une forme de terrorisme d’État face à des actes de protestation sociale légitimes», et souligne que le gouvernement actuel a délibérément choisi la ligne dure.
De son côté Federico Aguirre, avocat de la CODEPU, l’organisme d’aide aux victimes des crimes contre l’humanité perpétrés pendant la dictature de Pinochet critiquait hier «la passivité» du gouvernement Bachelet face aux pétitions des grévistes de la faim : «Le gouvernement ne peut demeurer impassible face à ces revendications, d’autant plus que la juridiction internationale (notamment la Commission interaméricaine des droits humains) appuie les revendications des grévistes».
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Lettre ouverte de Pascual Catrilaf Curiche
Mes frères et sœurs MapuChe,
Je suis le machi Pascual Catrilaf Curiche de la communauté de Ragiñtuleufu (machi : autorité détentrice de la médecine mapuche). Je suis actuellement détenu dans la prison de Nueva Imperial depuis le 9 novembre dernier, jour où les policiers ont pénétré dans ma maison et emporté mon kultrun (tambour sacré), mes instruments de machi, mes vêtements et bijoux cérémoniels. Ils m’ont arrêté en même temps que mon frère Patricio, zugumachife (aide-machi) et quatre autres MapuChe : Moisés Curiche et son frère Damián, le lonko (autorité politique mapuche) Miguel Curiche, jeune mineur arrêté dans son école, et son frère Jesús.
Nous sommes tous accusés d’un délit que nous n’avons pas commis. Nous endossons tous un rôle fondamental dans la lutte pour notre existence en tant que MapuChe, sur le plan culturel, religieux et politique. C’est pour cette raison que je m’adresse à vous dans l’intention de dénoncer l’attitude de l’État et de ses pouvoirs face à la question mapuche. Des préfets se cachent derrières de fausses accusations, sans aucune preuve à l’appui pour nous enfermer. Cette attitude prouve que le soi disant respect qu’ils ventent dans leurs discours n’existe pas, et qu’il n’y a aucune volonté de comprendre l’importance de notre culture.
En tant que machi, j’ai été choisi pour aider, pour servir et pour guérir.
En tant qu’humain je sens que mes droits sont fragiles.
En tant que machi je sens que l’on méprise le rôle que nous avons, non seulement envers les MapuChe, mais aussi envers la société en général. Car notre médecine n’est pas discriminatoire : j’ai été choisi pour aider quiconque le nécessite.
J’ai le sentiment que cet emprisonnement relève d’une autre époque, que la lutte que nous menons depuis si longtemps pour qu’on nous respecte à tous les niveaux n’aboutie pas. Aujourd’hui, on continue d’emprisonner les autorités mapuche, et je ne veux pas croire que mes frères pourront tolérer cela longtemps. J’ai besoin d’être écouté et respecté. Je ne crois pas que la société chilienne rétablira le respect qui nous est du en envoyant les autorités mapuche dans ses prisons par le biais de lois injustes et discriminatoires.
Je crois que c’est vous mes frères, qui y veilleront. Car cette lutte continue.
Mon rewe se fera seul, mon lepun, l’espace où les forces ont choisi de me donner l’existence de machi restera sans protection. Tañi piji souffre et cherche à entendre l’ülcantü et le tayültu que la Nature m’a donné pour eux, et ma vie s’échappe au milieu de cette prison, au milieu de cette ville, dans cette situation injuste qui n’est autre qu’un homicide programmé par l’État chilien.
Pascual Catrilaf Curiche
Je suis le machi Pascual Catrilaf Curiche de la communauté de Ragiñtuleufu (machi : autorité détentrice de la médecine mapuche). Je suis actuellement détenu dans la prison de Nueva Imperial depuis le 9 novembre dernier, jour où les policiers ont pénétré dans ma maison et emporté mon kultrun (tambour sacré), mes instruments de machi, mes vêtements et bijoux cérémoniels. Ils m’ont arrêté en même temps que mon frère Patricio, zugumachife (aide-machi) et quatre autres MapuChe : Moisés Curiche et son frère Damián, le lonko (autorité politique mapuche) Miguel Curiche, jeune mineur arrêté dans son école, et son frère Jesús.
Nous sommes tous accusés d’un délit que nous n’avons pas commis. Nous endossons tous un rôle fondamental dans la lutte pour notre existence en tant que MapuChe, sur le plan culturel, religieux et politique. C’est pour cette raison que je m’adresse à vous dans l’intention de dénoncer l’attitude de l’État et de ses pouvoirs face à la question mapuche. Des préfets se cachent derrières de fausses accusations, sans aucune preuve à l’appui pour nous enfermer. Cette attitude prouve que le soi disant respect qu’ils ventent dans leurs discours n’existe pas, et qu’il n’y a aucune volonté de comprendre l’importance de notre culture.
En tant que machi, j’ai été choisi pour aider, pour servir et pour guérir.
En tant qu’humain je sens que mes droits sont fragiles.
En tant que machi je sens que l’on méprise le rôle que nous avons, non seulement envers les MapuChe, mais aussi envers la société en général. Car notre médecine n’est pas discriminatoire : j’ai été choisi pour aider quiconque le nécessite.
J’ai le sentiment que cet emprisonnement relève d’une autre époque, que la lutte que nous menons depuis si longtemps pour qu’on nous respecte à tous les niveaux n’aboutie pas. Aujourd’hui, on continue d’emprisonner les autorités mapuche, et je ne veux pas croire que mes frères pourront tolérer cela longtemps. J’ai besoin d’être écouté et respecté. Je ne crois pas que la société chilienne rétablira le respect qui nous est du en envoyant les autorités mapuche dans ses prisons par le biais de lois injustes et discriminatoires.
Je crois que c’est vous mes frères, qui y veilleront. Car cette lutte continue.
Mon rewe se fera seul, mon lepun, l’espace où les forces ont choisi de me donner l’existence de machi restera sans protection. Tañi piji souffre et cherche à entendre l’ülcantü et le tayültu que la Nature m’a donné pour eux, et ma vie s’échappe au milieu de cette prison, au milieu de cette ville, dans cette situation injuste qui n’est autre qu’un homicide programmé par l’État chilien.
Pascual Catrilaf Curiche
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mercredi 28 novembre 2007
Nouvel assaut policier dans la communauté de Temucuicui
Alors que le silence de Michelle Bachelet sur le sort des prisonniers politiques mapuche se fait de plus en plus pesant, les assauts policiers continuent dans les communautés.
Un impressionnant déploiement de forces policières s’est abattu vendredi dernier, à 4 heures 30 du matin sur la communauté mapuche de Temucuicui dans la IXème région du Chili. Les forces de l’ordre ont fait violement irruption dans les maisons, armes de guerre au poing, sans présenter d’ordre de perquisition. Verónica Millanao Cañio une femme en convalescence d’une récente opération chirurgicale a été jetée hors de son lit par les policiers ce qui a provoqué chez elle une grave hémorragie.
Depuis 4 ans, la communauté de Temucuicui subit des attaques policières de façon presque hebdomadaire, violences qui ont touché à de nombreuses reprises des enfants, des femmes et des personnes âgées. Le 30 octobre dernier un enfant de 10 ans, Patricio Queipul Millano a été gravement blessé dans le dos par une décharge de plomb tirée par la police. Le 2 décembre 2006, plusieurs personnes avaient été blessées par balle lors d’une embuscade tendue par la police à la sortie de la communauté. Parmi elles, Erna Quidel et son fils Antu, âgé de 8 ans qui a perdu l’usage de ses doigts à la suite d'un impact de balle. En 2006, c’est Juan Collihuin Catril de 71 ans qui fut abattu dans sa maison par les forces de l’ordre alors qu’il tentait de les empêcher de s’emparer d’une de ses vaches, prétendument volée au latifundiste voisin René Urban. Ce sont près d'une centaine de cas de violence policière qui ont été dénoncés depuis 4 ans par les membres de la communauté de Temucuicui.
En février 2007, une délégation d’observateurs des droits humains composée de membres d’Amnistie internationale, de l’Observatoire des droits des peuples autochtones, du Centre de recherche et de promotion des droits humains (CINORODH), du Centre d’études juridiques et sociales de Bolivie (CEJIS), de l’Aide populaire norvégienne, et de la Fédération des étudiants du Chili, s’était rendu à Temucuicui pour constater la situation de la communauté, enclavée entre plusieurs concessions d’exploitation forestière et les terres du latifundiste René Urban gardées par un important contingent de policiers équipés d’armes lourdes et d’un hélicoptère. La délégation avait adressé les conclusions de son rapport à Michelle Bachelet et dénoncé publiquement la situation de violation des droits humains que subit la communauté de Temucuicui.
Ce nouvel assaut policier vient nous rappeler la justesse des fondements des revendications des prisonniers politiques mapuche qui demandent la démilitarisation des territoires de leurs communautés.
Un impressionnant déploiement de forces policières s’est abattu vendredi dernier, à 4 heures 30 du matin sur la communauté mapuche de Temucuicui dans la IXème région du Chili. Les forces de l’ordre ont fait violement irruption dans les maisons, armes de guerre au poing, sans présenter d’ordre de perquisition. Verónica Millanao Cañio une femme en convalescence d’une récente opération chirurgicale a été jetée hors de son lit par les policiers ce qui a provoqué chez elle une grave hémorragie.
Depuis 4 ans, la communauté de Temucuicui subit des attaques policières de façon presque hebdomadaire, violences qui ont touché à de nombreuses reprises des enfants, des femmes et des personnes âgées. Le 30 octobre dernier un enfant de 10 ans, Patricio Queipul Millano a été gravement blessé dans le dos par une décharge de plomb tirée par la police. Le 2 décembre 2006, plusieurs personnes avaient été blessées par balle lors d’une embuscade tendue par la police à la sortie de la communauté. Parmi elles, Erna Quidel et son fils Antu, âgé de 8 ans qui a perdu l’usage de ses doigts à la suite d'un impact de balle. En 2006, c’est Juan Collihuin Catril de 71 ans qui fut abattu dans sa maison par les forces de l’ordre alors qu’il tentait de les empêcher de s’emparer d’une de ses vaches, prétendument volée au latifundiste voisin René Urban. Ce sont près d'une centaine de cas de violence policière qui ont été dénoncés depuis 4 ans par les membres de la communauté de Temucuicui.
En février 2007, une délégation d’observateurs des droits humains composée de membres d’Amnistie internationale, de l’Observatoire des droits des peuples autochtones, du Centre de recherche et de promotion des droits humains (CINORODH), du Centre d’études juridiques et sociales de Bolivie (CEJIS), de l’Aide populaire norvégienne, et de la Fédération des étudiants du Chili, s’était rendu à Temucuicui pour constater la situation de la communauté, enclavée entre plusieurs concessions d’exploitation forestière et les terres du latifundiste René Urban gardées par un important contingent de policiers équipés d’armes lourdes et d’un hélicoptère. La délégation avait adressé les conclusions de son rapport à Michelle Bachelet et dénoncé publiquement la situation de violation des droits humains que subit la communauté de Temucuicui.
Ce nouvel assaut policier vient nous rappeler la justesse des fondements des revendications des prisonniers politiques mapuche qui demandent la démilitarisation des territoires de leurs communautés.
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dimanche 25 novembre 2007
Le message de solidarité canadien circule en Gulumapu
L'appel de solidarité aux prisonniers politiques mapuche lancé depuis le Canada circule en Gulumapu (territoire mapuche).
Il est important pour les prisonniers et leurs familles de savoir leurs appels à la communauté internationale entendus et leur cause soutenue et médiatisée.
Restons mobilisés, continuons à diffuser l'information et signons la pétition !
Il est important pour les prisonniers et leurs familles de savoir leurs appels à la communauté internationale entendus et leur cause soutenue et médiatisée.
Restons mobilisés, continuons à diffuser l'information et signons la pétition !
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Nouvelles de l'Appel
Transfert imminent des prisonniers politiques mapuche vers Temuco
Les proches des prisonniers politiques mapuche en grève de la faim s'attendent au transfert imminent des prisonniers de la prison de Angol vers Temuco où ils pourraient être hospitalisés de force.
Les prisonniers ont déclaré qu'ils refusent de quitter leurs cellules et qu'ils résisteraient à toute tentative de transfert, "avec toute la force qu'il leur reste après 44 jours de grève de la faim".
Leurs familles, les proches et les sympathisants qui campent depuis plusieurs jours à l'entrée de la prison de Angol ont déclaré qu'ils feraient tout ce qui est en leur pouvoir pour s'interposer à un éventuel transfert des prisonniers. Ils ont également appelé les sympathisants mapuche et non mapuche à se rejoindre à l'entrée de la prison pour s'opposer au transfert et contraindre les autorités à respecter le choix et le droit des prisonniers politiques mapuche de poursuivre leur grève de la faim.
Les prisonniers ont déclaré qu'ils refusent de quitter leurs cellules et qu'ils résisteraient à toute tentative de transfert, "avec toute la force qu'il leur reste après 44 jours de grève de la faim".
Leurs familles, les proches et les sympathisants qui campent depuis plusieurs jours à l'entrée de la prison de Angol ont déclaré qu'ils feraient tout ce qui est en leur pouvoir pour s'interposer à un éventuel transfert des prisonniers. Ils ont également appelé les sympathisants mapuche et non mapuche à se rejoindre à l'entrée de la prison pour s'opposer au transfert et contraindre les autorités à respecter le choix et le droit des prisonniers politiques mapuche de poursuivre leur grève de la faim.
samedi 24 novembre 2007
Le Chili et les autochtones du point de vue des Droits humains
José Aylwin
Directeur de l'Observatoire des droits des peuples autochtones au Chili
On ne peut réellement comprendre les raisons de cette grève de la faim sans connaître la nature même du rapport entre le Chili et les peuples autochtones, en particulier le peuple Mapuche, du point de vue des Droits humains.
Le Chili est un des pays d’Amérique latine où les droits des peuples autochtones sont les plus fragiles. Il est un des 5 États du continent qui ne reconnaissent pas les peuples autochtones et leurs droits spécifiques dans leur dimension fondamentale. Pour la Constitution politique de 1980 actuellement en vigueur, il y a toujours un seul peuple vivant au Chili : le peuple chilien.
En 1993, l’État avait créé la Corporation nationale de développement indigène (Conadi) pour régir sa politique autochtone, reconnaissant par là même à ceux-ci des droits sur leurs terres, leurs langues et leurs cultures. Cependant, la loi qui donna naissance à la Conadi ne reconnaît pas les peuples autochtones du Chili en tant que peuples mais seulement en tant qu’ethnies. Elle ne reconnaît pas les formes d’organisation traditionnelle des autochtones, ni leurs droits politiques (droit à la libre détermination, à l’autonomie et aux systèmes de justice autochtone), pas plus que les droits territoriaux et les droits sur les ressources naturelles qui sont actuellement défendus par le droit international relatif aux peuples autochtones (Convention 169 de l’OIT et Déclaration de l’ONU sur les droits des peuples autochtones).
Malgré les politiques sectorielles impulsées par la Conadi ces dernières années, la situation des droits des autochtones au Chili reste critique, et la relation des peuples autochtones, en particulier du peuple Mapuche avec l’état, est hautement conflictuelle. La conflictualité de cette relation s’explique largement par les limitations de l’aménagement juridique pour protéger les droits autochtones, en particulier les droits sur leurs terres et les ressources naturelles aujourd’hui menacés par des grands projets d’investissements dans les secteurs forestier, minier, piscicole et hydroélectrique.
Elle s’explique aussi par les insuffisances et les contradictions de la politique publique relative aux peuples autochtones et à leurs droits, en particulier en ce qui concerne la restitution des terres “usurpées”, car cette politique a toujours été orientée par des critères économicistes sans aucune considération pour la dimension ancestrale du territoire revendiqué.
Les différents pouvoirs de l’état chilien ont réagi de façon disproportionnée à la protestation autochtone en se lançant dans un processus de criminalisation des revendications politiques et sociales de celle-ci. En conséquence de cette criminalisation, des centaines de personnes membres des communautés mapuche ont été persécutées judiciairement pour leurs actions de réclamations de terre et leur revendications sociales face à leur situation d’exclusion.
Une trentaine de ces personnes ont été jugées pour des délits qui, selon l’état, revêtent un caractère « terroriste ». Une dizaine d’entre elles ont été condamnées à de lourdes peines de 10 ans de prison. Pour les Mapuche il s’agit de jugements à caractère politique. Pour cette raison, ces mêmes condamnés s’autodénoment, non sans fondement, prisonniers politiques mapuche.
Cette situation a suscité la préoccupation de diverses instances internationales, parmi lesquelles celle du Rapporteur de l’ONU pour les droits autochtones qui en fait déjà part dans son rapport sur le Chili de 2003, celle du Comité du Pacte international des droits économiques, sociaux et culturels de l’ONU dans rapport de 2004, et celle du Comité pour les droits humains de l’ONU dans son rapport de 2007.
Parmi les premiers sujets de préoccupation de ces instances se trouve la législation dite «anti-terroriste», héritée des temps de la dictature pinochiste, et actuellement utilisée pour persécuter les Mapuche.
Une autre préoccupation concerne les mauvais traitements de la part des forces policières envers le peuple mapuche, notamment de façon répétée envers des enfants et des personnes âgées.
Tout aussi préoccupante est la situation d’exclusion des peuples autochtones des instances politiques où se prennent les décisions qui les concerne, comme par exemple le Congrès National.
Cette exclusion des autochtones se manifeste enfin également au niveau économique et social. En effet, les politiques publiques sectorielles impulsées par l’état n’ont pas réussi à renverser la situation de marginalisation dans laquelle vivent les populations autochtones. Les efforts des autorités pour faire pénétrer l’économie globale à l’intérieur des territoires autochtones ont conduit à la prolifération des investissement dans les plantations forestières industrielles, l’exploitation minière et les concessions de pisciculture, ainsi que dans des grands projets d’infrastructures et de barrages qui n’ont fait que contribuer à marginaliser davantage les populations autochtones. Ceci se constate très nettement au niveau des indices de pauvreté dans les communautés mapuche qui surpassent de beaucoup le reste de la population non autochtone.
Tant que l’État chilien continuera à privilégier l’extraction des ressources naturelles en territoire autochtone tout en s’entêtant à nier les conceptions et les attentes que les Mapuche ont eux-mêmes de leur propre développement, tant qu’il continuera à privilégier l’économie globale au détriment des droits des peuples autochtones sur leurs territoires et leurs ressources naturelles, on ne peut s’attendre qu’à une augmentation des conflits entre les autochtones et l’État.
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Analyses
mercredi 21 novembre 2007
Hospitaliser de force les prisonniers politiques Mapuche
Telle serait la décision prise par la direction de la prison de Angol, en acceptant le Recours de protection transmit par la Cour d'appel de Temuco. Cette décision se base sur le rapport réalisé par le médecin de la Direction nationale de gendarmerie qui affirme que la santé des prisonniers entre désormais dans une phase critique. Les 5 prisonniers accusent chacun une baisse de poids de 15 à 20 kilos.
Depuis la prison, ils ont signalé qu'ils n'accepteraient pas d'être transférés dans un centre de soin comme l'a planifié la gendarmerie.
Ils accusent le gouvernement de refuser d'envisager toute sortie politique à la crise, et de faire preuve d'"une attitude insensible et obstinée en continuant à garder le silence sur ce sujet".
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Nouvelles des prisonniers politiques
Le gouvernement du Chili maintient la ligne dure
Nouvelle brutale répression policière lors de la manifestation de Santiago: 17 femmes, 15 hommes et deux jeunes mineurs ont été arrêtés alors qu'ils manifestaient pacifiquement dans le centre ville. Parmi les personnes arrêtées José Paillal du programme de radio mapuche Wixage Anai et Enrique Antileo de l'organisation Meli Wixan Mapu invité en Europe en 2005 par la Commission des droits humains de l'ONU ou il avait donné ne conférence sur la criminalisation des revendications mapuche. Une dizaine d'autres personnes auraient été détenues plus tard dans la soirée en marge de la manifestation, mais le commissariat de Santiago n'a donné aucune information quant à ces personnes dont on ignore où elles ont été emmenées.
Les organisateurs dénoncent un recours à la force disproportionné et sans motif lors de cette marche à caractère pacifique. Les forces de l'ordre se sont violemment abattus sur les manifestant sans aucune sommation pour dispersé la foule à coup de matraque et de gaz lacrymogènes. Plusieurs personnes blessées, dont une femme brutalisée à l'intérieur d'un fourgon de police.
Guillerma Raiman, une manifestante commente : "A peine avions nous terminé de marché sur le trottoir, sans même avoir occupé la rue, les policiers ont commencé à nous réprimer brutalement et à procéder à beaucoup d'arrestations. Ici on viole systématiquement les droits des gens qui manifestent, ça ressemble à une vraie dictature, c'est incroyable".
La chaîne de solidarité s'étend sur tout le continent
La Coordination Andine des Organisations Autochtones (CAOI) qui réunit des organisations autochtones de l'Argentine, de Bolivie, de Colombie, du Chili, de l'Équateur et du Pérou s'adresse à Michelle Bachelet dans une lettre où elle fait part de sa grande préoccupation quant au traitement et à l'état de santé des prisonniers politiques mapuche. Elle y dénonce également la criminalisation croissante à l'égard des revendications mapuche, et les exactions policières permanentes dans les communautés autochtones.
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Mobilisation
Grande Journée de mobilisation de soutien aux prisonniers politiques Mapuche annoncée dans tout le Chili
Les organisations mapuche convoquent à des manifestations de solidarité à Santiago et Angol. De nombreuses organisations sociales emboîtent le pas dans plusieurs villes, notamment Concepcion, Valparaiso, Temuco, Osorno et Valdivia.
Libellés :
Mobilisation
Le Devoir publie l'Appel
Le quotidien Le Devoir publie dans ses pages aujourd'hui, mercredi 21 novembre, l'Appel des canadien.ne.s solidaires des prionniers politiques Mapuches. Retrouvez-le à l'adresse suivante :
http://www.ledevoir.com/2007/11/21/165177.html
et signez la pétition sur:
http://www.petition-mapuche.org
Libellés :
Nouvelles de l'Appel
samedi 10 novembre 2007
Prisonniers politiques Mapuche en grève de la faim depuis le 10 Octobre
Patricia Troncoso Robles
Condamnée à 10 ans et un jour de prison sous le coup de la Loi anti-terroriste 18.314 pour avoir provoqué l'incendie d'une plantation forestière à vocation industrielle appartenant à l'entreprise forestière Mininco. Cette entreprise s'est portée partie civile dans le procès. L'incendie pour lequel Patricia est accusée n'a fait aucune victime. Elle a toujours clamé son innocence dans cette affaire.
Elle devra aussi verser une amende de 400 000 dollars.
Elle a déjà purgé la moitié de sa peine.
José Huenchunao Mariñan
Condamné à la même sentence pour les mêmes chefs d'inculpation, il est resté dans a clandestinité pendant plus de deux ans jusqu'à son arrestation en mars dernier. Lui aussi clame son innocence dans cette affaire.
Jaime Marileo Saravia
Condamné à 10 ans et un jour de prison sous le coup de la Loi anti-terroriste 18.314 pour incendie d'une plantation forestière. Il a purgé presque la moitié de sa peine et ne reconnaît pas les faits qui lui sont reprochés.
Héctor Llaitul Carillanca
Actuellement en prison préventive, il attend d'être jugé pour sa supposée participation à un "attentat incendiaire" ayant détruit un camion de transport de bois en 2006, attentat n'ayant fait aucune victime.
Juan Millalén
Condamnée à 10 ans et un jour de prison sous le coup de la Loi anti-terroriste 18.314 pour avoir provoqué l'incendie d'une plantation forestière à vocation industrielle appartenant à l'entreprise forestière Mininco. Cette entreprise s'est portée partie civile dans le procès. L'incendie pour lequel Patricia est accusée n'a fait aucune victime. Elle a toujours clamé son innocence dans cette affaire.
Elle devra aussi verser une amende de 400 000 dollars.
Elle a déjà purgé la moitié de sa peine.
José Huenchunao Mariñan
Condamné à la même sentence pour les mêmes chefs d'inculpation, il est resté dans a clandestinité pendant plus de deux ans jusqu'à son arrestation en mars dernier. Lui aussi clame son innocence dans cette affaire.
Jaime Marileo Saravia
Condamné à 10 ans et un jour de prison sous le coup de la Loi anti-terroriste 18.314 pour incendie d'une plantation forestière. Il a purgé presque la moitié de sa peine et ne reconnaît pas les faits qui lui sont reprochés.
Héctor Llaitul Carillanca
Actuellement en prison préventive, il attend d'être jugé pour sa supposée participation à un "attentat incendiaire" ayant détruit un camion de transport de bois en 2006, attentat n'ayant fait aucune victime.
Juan Millalén
Il est condamné à 4 ans et un jour pour infraction à la Loi de sécurité intérieure de l'État pour sa participation à des occupations de terres ancestrales et des incendies de plantations forestières en 1999 et 2001.
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