mercredi 28 novembre 2007

Nouvel assaut policier dans la communauté de Temucuicui

Alors que le silence de Michelle Bachelet sur le sort des prisonniers politiques mapuche se fait de plus en plus pesant, les assauts policiers continuent dans les communautés.

Un impressionnant déploiement de forces policières s’est abattu vendredi dernier, à 4 heures 30 du matin sur la communauté mapuche de Temucuicui dans la IXème région du Chili. Les forces de l’ordre ont fait violement irruption dans les maisons, armes de guerre au poing, sans présenter d’ordre de perquisition. Verónica Millanao Cañio une femme en convalescence d’une récente opération chirurgicale a été jetée hors de son lit par les policiers ce qui a provoqué chez elle une grave hémorragie.

Depuis 4 ans, la communauté de Temucuicui subit des attaques policières de façon presque hebdomadaire, violences qui ont touché à de nombreuses reprises des enfants, des femmes et des personnes âgées. Le 30 octobre dernier un enfant de 10 ans, Patricio Queipul Millano a été gravement blessé dans le dos par une décharge de plomb tirée par la police. Le 2 décembre 2006, plusieurs personnes avaient été blessées par balle lors d’une embuscade tendue par la police à la sortie de la communauté. Parmi elles, Erna Quidel et son fils Antu, âgé de 8 ans qui a perdu l’usage de ses doigts à la suite d'un impact de balle. En 2006, c’est Juan Collihuin Catril de 71 ans qui fut abattu dans sa maison par les forces de l’ordre alors qu’il tentait de les empêcher de s’emparer d’une de ses vaches, prétendument volée au latifundiste voisin René Urban. Ce sont près d'une centaine de cas de violence policière qui ont été dénoncés depuis 4 ans par les membres de la communauté de Temucuicui.

En février 2007, une délégation d’observateurs des droits humains composée de membres d’Amnistie internationale, de l’Observatoire des droits des peuples autochtones, du Centre de recherche et de promotion des droits humains (CINORODH), du Centre d’études juridiques et sociales de Bolivie (CEJIS), de l’Aide populaire norvégienne, et de la Fédération des étudiants du Chili, s’était rendu à Temucuicui pour constater la situation de la communauté, enclavée entre plusieurs concessions d’exploitation forestière et les terres du latifundiste René Urban gardées par un important contingent de policiers équipés d’armes lourdes et d’un hélicoptère. La délégation avait adressé les conclusions de son rapport à Michelle Bachelet et dénoncé publiquement la situation de violation des droits humains que subit la communauté de Temucuicui.

Ce nouvel assaut policier vient nous rappeler la justesse des fondements des revendications des prisonniers politiques mapuche qui demandent la démilitarisation des territoires de leurs communautés.

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