jeudi 3 janvier 2008

Un jeune Mapuche meurt de nouveau sous les balles de la police


Matías Catrileo Quezada, 22 ans, étudiant en agronomie à l’Université de la Frontera de Temuco a été tué ce matin après avoir reçu une rafale de mitraillette alors qu’il participait à l’occupation de terres revendiquées par des Mapuche sur le lot Santa Margarita de la commune de Vilcun. Une trentaine de Mapuche occupaient ces terres propriété légale du latifundiste Jorge Lushsinger où, après qu’ils aient commencé à incendier quelques ballots de paille, les forces de police ouvrirent le feu sans sommation. Selon les premières informations Matías aurait reçu une balle dans le dos qui lui aurait transpercé un poumon. La tension est à son comble dans ce secteur situé à une vingtaine de kilomètres de Temuco désormais sous haute surveillance policière dans l’attente de l’arrivée du juge chargé de l’enquête.

Selon un flash spécial de la télévision TVN, ce matin à 10 heures, le corps de Matías aurait été emporté par les Mapuche qui refusent de le restituer aux autorités, déclarant qu’ils n’ont aucune confiance dans la justice chilienne. Ils ont déclaré qu’ils ne restitueraient le corps qu’après l’intervention de l’évêque de la neuvième région, Camilo Vial qui s’est engagé dans les négociations pour la libération des prisonniers politiques et qu’ils n’accepteront de médiation qu’avec l’Église catholique.

Le secrétaire de l’intérieur Felipe Harboe a, pour sa part, lancé un appel au calme et insisté pour que soit restitué le corps de Matías, ajoutant que «dans un état de droit il est impossible de nier la remise d’un corps», corps qui selon Harboe se trouverait actuellement dans une école de la zone de Vilcun.

La présidente Michelle Bachelet interviewée ce matin a déclaré n’avoir aucune information sur les faits et que le cas relevait du ministère de l’intérieur.

Cet incident dramatique intervient alors que Patricia Troncoso, prisonnière politique mapuche, entame son 80 ème jour de grève de la faim et présente une aggravation de son état de santé jugé extrêmement préoccupante selon les médecins qui la surveillent.

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